«Bien plus intéressant le fait qu’il y a le plus souvent, au sein des petits groupes locaux, débat et discussion, avant le choix. C’est dans cette discussion que les travailleurs deviennent réellement des «frères», d’une fraternité plus étroite et plus vraie que la fraternité facile ou factice des lendemains de la victoire de février, et c’est cette discussion qui détermine le choix qu’on va faire. […] On discute devant le 25 rue des Postes, quartier de l’Observatoire : «A la barricade de notre porte, tout le quartier était présent, hommes comme femmes, écoutant les uns et les autres et cherchant à savoir où tous ces malheurs nous conduiraient». On parle, on dialogue, on décide : les muets, les silencieux, s’ils ne se font pas entendre, écoutent et doivent bien à tout le moins opiner de la tète, en tout cas accepter ou non la décision, rester ou partir. […] Certains bien sur «se laissaient conduire sans savoir où ils allaient». [Clavier, Hincker e Rougerie 2002, 128-129].